
Après avoir plongé dans Antikosmos à travers notre chronique, il nous semblait naturel d’aller plus loin et de donner la parole à ceux qui l’ont façonné. Abadir n’est pas seulement un projet musical : c’est une vision, une démarche presque rituelle où chaque élément – du son à l’image – participe d’un même souffle. Pour mieux comprendre cette quête et l’univers qui se cache derrière l’album, nous avons échangé avec le duo.
Cette entrevue a été faite en anglais à l’origine. Entrevue originale : ORIGINALE
Peux-tu nous dire comment tout a commencé pour Abadir et ce qui t’a motivé à façonner cet univers ?
J’ai lancé ce projet en 2024 par désir d’exprimer ma fibre artistique et de rendre au black métal ce qu’il m’apporte.
Votre dernier album « ANTIKOSMOS » vient de sortir. Quelles émotions ou idées principales vouliez-vous transmettre à travers cet album ?
À travers cet album, nous voulons souligner notre passion pour la religion païenne et notre mépris pour cette société stupide et malade. Antikosmos n’est pas un “manifeste dépressif anti-vie façon DSBM”, c’est plutôt un incipit pour se réveiller et redécouvrir nos origines, notre spiritualité.
Le morceau « Thymos » semble important pour vous. Peux-tu expliquer sa signification et pourquoi vous avez choisi de le mettre en avant pour le podcast ?
Thymos est notre morceau préféré, c’est pourquoi nous avons choisi de le proposer à votre radio. Il parle de la manière dont l’homme moderne a perdu certaines valeurs naturelles fondamentales : l’honneur, le respect à travers la nature et envers nous-mêmes.
Thymos est un mot grec ancien qui signifie « âme émotionnelle ».
Votre album Antikosmos explore le paganisme. Qu’est-ce qui vous attire dans ce domaine, et comment le traduisez-vous en musique ?
Nous sommes attirés par les mythes et les récits de cette splendide religion qu’est le paganisme, que nous transformons en musique à travers nos atmosphères et nos paroles.
Avec Askios aux instruments et Δ au chant, mix et mastering, comment fonctionne votre processus créatif en duo ?
Les morceaux sont tous écrits par moi (Askios), tandis que pour les thématiques, nous en discutons toujours ensemble. Après les enregistrements réalisés par Askios, tout est mixé et fait en DIY — rien de sophistiqué.
Comment s’est passée votre collaboration avec Unholy Dungeon Tapes pour la sortie de Antikosmos ?
Notre collaboration avec Unholy Dungeon est absolument très positive, compte tenu du soutien et de l’excellent service qu’ils nous offrent.
Pour vos prochaines sorties, pouvez-vous donner un aperçu de ce que vos fans peuvent attendre ?
J’ai terminé l’écriture du nouvel album et l’enregistrement de la batterie commencera fin septembre… Pas de spoilers… Restez à l’écoute.
En tant que duo gérant à la fois la musique et les illustrations, quelles influences majeures ont façonné votre style musical et visuel ?
Nos principales influences viennent de la scène black metal italienne des années 90 ainsi que de la scène finlandaise et norvégienne. Nos inspirations majeures sont Taake, Goatmoon et Spite Extreme Wing.
Pouvez-vous nous parler des outils et instruments que vous utilisez pour composer et enregistrer votre musique ?
L’instrumentation que j’ai utilisée pour composer et enregistrer Antikosmos consistait en une guitare Jackson JS22 et une basse Ibanez, tandis que pour la batterie je me suis appuyé sur un kit Pearl. Pour le chant, Δ utilise un simple micro cardioïde. Nous avons tout enregistré à la maison sauf la batterie, que j’ai enregistrée dans un studio à Lecco.
Comment aimeriez-vous que vos auditeurs vivent ou interprètent vos albums et votre univers musical ?
Nous n’avons pas l’intention de dire à nos auditeurs comment vivre notre musique. Même si toutes les chansons ont une signification profonde, certains plongeront dans les couches historiques et mythologiques, d’autres se contenteront d’écouter l’intensité sonore. (Et c’est très bien aussi !) Ce qui compte pour nous, c’est que notre dévotion au black métal, et l’esprit qui le sous-tend, se ressentent dans chaque note. L’interprétation finale appartient entièrement à l’auditeur.
Quel est votre regard sur la scène black metal actuelle, en Italie comme à l’international ?
Nous pensons que la scène black métal est plus vivante que jamais, avec de nombreux groupes intéressants qui méritent vraiment d’être entendus. Nous sommes incroyablement fiers d’en faire partie. Des groupes comme Qoèlet, Black Raptus, Morcolac et Tanun, ainsi que tous les projets de la Insubrian Black Metal Community, font partie de ceux qui gardent la scène authentique et forte.
Enfin, que représente pour vous la scène black métal italienne actuelle et quelle est votre place en son sein ?
La scène black métal italienne est incroyablement importante pour nous. C’est une communauté qui nous a montré beaucoup de soutien, et nous sommes reconnaissants d’en faire partie. Nous sommes très fiers de notre rôle dans cette scène et espérons renforcer encore davantage notre présence à l’avenir.
Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez partager avec nous ou avec vos fans qui n’a pas encore été abordé dans cette interview ?
Oui ! Nous allons bientôt expédier les cassettes et nous prévoyons enfin de fabriquer les t-shirts ! Vous pouvez les précommander sur le Bandcamp de Unholy Dungeon. Si vous commandez une cassette, vous recevrez un petit poster à l’intérieur avec toutes les paroles.
Nous remercions énormément Obscurium Webzine pour cette excellente interview et pour la chronique.
Hail Abadir, Hail The Cult.
Antikosmos est disponible en cassette via Unholy Dungeon Tapes, accompagné de merchandising (t-shirt).
Suivez Abadir sur leurs réseaux sociaux pour rester informés des prochaines sorties et plonger dès maintenant dans leur univers sombre.
- Bandcamp Abadir: Abadir
- Bandcamp Label: Unholy Dungeon Tapes
- Instagram: Abadir