Ossuraire – Premiers Chants (Chronique)

Ossuraire – Premiers Chants (Chronique)

Premiers Chants d’Ossuaire frappe dès l’ouverture. Les cloches funèbres résonnent dans le vide, et le chaos s’abat sans prévenir : riffs tranchants, blast beats féroces et hurlements déchirants. L’album ne laisse aucun répit ; chaque morceau est un rituel, une incantation où brutalité et mélodie se conjuguent pour créer un univers dense et suffocant.

Le concept est à la hauteur de l’intensité musicale : premier volet d’un diptyque, Premiers Chants narre la chute du christianisme et l’essor de l’hérésie. Les textes en français, acerbes et poétiques, frappent comme des épées, dénonçant les dogmes et la corruption avec une ferveur quasi liturgique. La musique devient alors le vecteur d’un monde en décomposition, où chaque note est une cendre qui tombe sur un autel brisé.

Musicalement, l’album est un maelström contrôlé. Les riffs sinueux et acérés se mêlent aux passages plus atmosphériques, ponctués de chants grégoriens et de voix parlées qui donnent un relief spectral à l’ensemble. La production, volontairement brute, renforce l’effet d’immersion : on se sent pris dans un tombeau sonore, écrasé par la densité et la noirceur du son.

Saints Céphalophores se distingue par ses changements de tempo et ses dynamiques tranchantes, tandis que La Grande Apostasie, long morceau épique, s’étire sur 11 minutes de mélancolie, de virtuosité et de chaos contrôlé, laissant une empreinte indélébile.

Premiers Chants n’est pas un simple album : c’est un rituel de noirceur, un plongeon dans un abîme sonore et conceptuel où Ossuaire impose sa vision du black métal québécois. Brutal, mélodique, sombre et intelligent, l’album confirme que ce groupe est une force montante que personne ne pourra ignorer.


Vous pouvez vous procurer l’album physique chez Sepulchral Productions et suivre Ossuaire sur Bandcamp.

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