Pogarda – Czarne Obrazy (Chronique)

Pogarda – Czarne Obrazy (Chronique)

(Sortie digitale : 19 juillet de l’an 2025 — Version physique à paraître le 17 octobre 2025 sous le sceau de Godz Ov War Productions)

Oyez, oyez, bonnes gens des royaumes obscurs !
Qu’on dresse l’oreille et qu’on fasse silence, car voici que souffle du lointain pays de Pologne une œuvre d’encre et de cendre, un psaume noir venu troubler la quiétude des âmes trop dociles. Son nom : Pogarda, et son ouvrage : Czarne Obrazy, cinq lamentations gravées dans le fer et la suie.

Dès les premiers accents, le ton est donné : la tristesse s’avance comme un cortège funèbre, les guitares pleurent des arpèges affûtés tels des dagues de brume, et la voix, rauque et ardente, hurle comme une souffrance d’autrefois. On croirait entendre le cri d’un moine déchu, égaré dans les couloirs d’un monastère en ruine.

Les morceaux s’enchaînent sans répit, à la manière d’une procession vers l’abîme. Lament, Nieludzkie Pragnienie, A Czwartą Plagą, Freski et Wilki wyją se répondent comme des vitraux fendus d’où s’échappent les ombres d’un même souffle. L’ensemble se présente comme une messe noire d’un seul tenant, un flot continu où se mêlent rage, désolation et un soupçon de beauté mourante.

Les instruments sonnent avec droiture et ferveur : les guitares tissent la toile du désespoir, la basse gronde sous les pierres, et la batterie, fidèle marteau du forgeron nocturne, frappe sans relâche les enclumes de la damnation. Quant à la voix, elle rugit tel un prêcheur possédé, portant la parole d’un monde qui se meurt.

La production garde la rudesse de l’underground véritable : ni ornement, ni artifice ; juste la sueur, la poussière et la sincérité. L’on devine, derrière chaque note, la main calleuse de l’artisan, penché sur son œuvre tel un scribe façonnant ses grimoires avant qu’ils ne soient livrés au peuple.

Et que l’on sache : Czarne Obrazy ne cherche point la modernité frivole, mais la fidélité à l’ombre. Ce n’est point là un album pour les cœurs tièdes, mais pour ceux qui goûtent la morsure du froid et la vérité du fer.

Le 17 octobre de cette même année 2025, sous la bannière du label Godz Ov War Productions, l’œuvre prendra enfin forme tangible ; le parchemin deviendra reliure, le souffle deviendra pierre. Quiconque tiendra ce disque en main tiendra une part de nuit polonaise, une chandelle soufflée par le vent des siècles.


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