Le Coven du Carroir – Tenebrae Fabulae (Chronique)

Le Coven du Carroir – Tenebrae Fabulae (Chronique)

Entre le fer et l’enclume, c’est surtout dans les flammes des enfers que Tenebrae Fabulae a été forgé. Le résultat, paru le 13 septembre 2024 sur Bandcamp, se révèle être une œuvre de Black Métal aussi acérée qu’élégante, nourrie de mythes et de sorcellerie.

Dès les premiers coups de marteau, Le Coven du Carroir installe une atmosphère sombre et immersive, où riffs tranchants et orchestrations subtiles se croisent. Loin de se contenter d’un Black Métal linéaire, le groupe ose des incursions heavy, thrash, voire des textures plus atmosphériques, toujours au service d’un univers narratif ancré dans le folklore berrichon. Les thèmes occultes et les légendes locales s’entrelacent à une écriture musicale soignée, capable de balancer entre férocité et mélodie.

Les morceaux s’articulent autour de structures assez claires – couplets, refrains, passages instrumentaux – ce qui rend l’album accessible sans jamais sacrifier l’intensité. On y retrouve des montées en puissance fulgurantes, des blasts d’une froideur implacable, mais aussi des instants plus contemplatifs où cordes et claviers épaississent la brume sonore. Le chant, tour à tour rageur et incantatoire, contribue à renforcer ce climat d’envoûtement.

La production, limpide mais sans excès de stérilisation, laisse respirer chaque instrument et permet aux orchestrations de trouver leur place sans étouffer les guitares. C’est un équilibre délicat qui confère à l’ensemble une chaleur organique bienvenue.

En définitive, Tenebrae Fabulae est une œuvre riche et inspirée, qui ne se contente pas de cocher les cases du Black Métal mais cherche à raconter une histoire, à tisser un univers. Le Coven du Carroir s’affirme ici comme une voix singulière de la scène française, capable d’allier la tradition extrême à une touche narrative et mystique bien à lui. Un disque à découvrir absolument, que l’on soit adepte de sorcellerie, de légendes ou simplement amateur de métal forgé dans les flammes de l’imaginaire.


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